Le yoga, cette discipline aussi mystérieuse que bénéfique, nous apprend beaucoup de choses sur la vie. S’il permet d’entretenir le corps et l’esprit par différents types d’exercices, il aide à mieux comprendre le mécanisme de la vie, sous plusieurs angles. Dans le yoga sutra, le plus célèbre texte traditionnel de yoga écrit il y a des milliers d’années de cela, Patanjali a noté de multiples informations très explicites concernant l’objectif du yoga. Il y indique les 8 branches du yoga, c’est-à-dire les principes moraux et éthiques de la vie. Mais il y parle également des Kleshas. Il n’évoque pas les méthodes de pranayama ou d’asana à pratiquer sur le tapis de yoga. Toutefois, il enseigne qu’avec le yoga de l’action, il est possible de soulager les causes de souffrances, que sont les Kleshas. De quoi s’agit-il exactement ? Découvrez tout cela dans les lignes qui suivent.
Si les Vittris traitent les mouvements de la pensée, les Kleshas sont de l’ordre de l’état émotionnel. Les Kleshas sont les souffrances que l’homme endure tout au long de sa vie. Ce sont les origines des misères de la vie. Nombreux sont les termes qui permettent de définir ce sentiment : chagrin, affliction, profonde peine, désolation, accablement, tristesse et bien d’autres encore. Les Kleshas relèvent donc du mental, et sont dans la plupart des cas vécus douloureusement. Ils font apparaître l’anxiété, la crainte, la jalousie, la convoitise, le doute, la tristesse, la fureur… Les Kleshas sont au nombre de cinq, à savoir :
Sur ces cinq points mentionnés, le premier Klesha serait la source de toutes les souffrances. De plus, les trois principales causes de la souffrance sont soi-même, le prochain et les catastrophes de la nature. Dans d’autres textes bouddhistes et indiens, plusieurs autres Kleshas sont également cités : l’avidité, la vanité, la haine, l’imprudence, la lâcheté, l’irresponsabilité, etc. Pour aller plus loin, voyons un à un ce que sont véritablement ces Kleshas.
L’ignorance est la base même de toutes les afflictions. Elle engendre tous les autres obstacles qui peuvent se manifester dans la vie. Il est à souligner que Patanjali, dans ses écrits, ne parle pas de fautes, mais plutôt d’obstacles. Vous constaterez déjà là une grande nuance entre le concept occidental et yogique.
Les obstacles à la clarté et à l’illumination ne mènent pas à des sentiments de culpabilité, mais plutôt à une réaction positive, qui incite à remédier à ces obstacles. Nous arrivons alors à une facette positive et fondamentale du yoga qui stipule que le yoga est une manière de faire disparaître toutes les sources de souffrances. En ce sens, le yogi n’est pas une personne qui souffre ou qui cherche par tous les moyens de s’affliger quelque souffrance que ce soit. Au contraire, il tente de vivre sa vie de façon intense et d’éradiquer tout facteur de souffrances.
Ainsi, l’ignorance est le Klesha qui conduit successivement vers toutes les autres afflictions. C’est à cause de l’ignorance ou de la méconnaissance de la réalité que l’homme se consacre à des activités qui apportent un plaisir passager, mais qui génèrent cependant un enchaînement de souffrances. L’ignorance revient à avoir une fausse compréhension de la vraie nature d’une chose. C’est voir ce qui est douloureux comme étant réjouissant, ce qui est éphémère comme éternel ou ce qui est souillé comme pur. C’est en fait avoir une fausse représentation de ce qui est réel. Cela est en permanence en chacun de nous et peut provoquer toute sorte d’insatisfactions et déceptions.
L’égoïsme peut être défini comme une tendance à trop s’attacher à soi-même et à ne se soucier que de ses propres intérêts, ses plaisirs. Ce, sans tenir compte des attentes des autres. Asmita est la composante du « je », qui ne pense qu’à soi…
L’attachement est lié au plaisir. C’est souhaiter obtenir quelque chose qui nous a procuré du plaisir la veille, quand bien même cela ne serait pas réellement utile. C’est une erreur de s’attacher à ce qui donne du plaisir et qui, au final, entraîne la douleur. Au yoga, le plaisir temporaire est considéré comme une douleur, étant donné que cela inclut le fait de craindre sa perte.
Dvesha est le refus d’accepter une chose qui pourrait pourtant se révéler indispensable. L’aversion est en rapport avec la crainte de souffrir. Souvent, nous ne voyons jamais le moment présent comme il faut. Nous avons toujours cette tendance à regarder les choses avec les yeux du passé. C’est alors que peu importe la situation que se présente à nous, celle-ci n’est jamais accueillie de manière sereine, car elle rappelle une mauvaise expérience du passé. Bref, l’aversion est le résultat des actes pénibles du passé.
L’attachement à la vie concerne aussi bien une personne instruite qu’une personne ignorante. Vous devez passer outre ce désir d’attachement à la vie, car il s’agit ici d’un attachement exagéré et non d’un attachement « normal ». Abhinivesha est une répercussion directe de l’égoïsme. C’est un instinct extrêmement fort qui incite chacun à survivre quoiqu’il en coûte. Personne ne peut y échapper. En d’autres termes, c’est la peur de mourir. Abhinivesha est lié aux craintes et aux angoisses, dues au fait que l’homme ne peut et ne veut pas admettre que la vie est transitoire.
Bref, pour éviter les Kleshas, vivez dans le moment présent et laissez votre ego de côté. Appréciez votre vie sans aspirer au plaisir passager. Même si la vie est constituée de plusieurs obstacles, ne vous laissez pas stopper et continuez sans cesse d’avancer. Grâce aux exercices yogiques, vous pouvez parfaitement vivre sans ces Kleshas. Et n’oubliez pas, pour tirer pleinement profit de vos séances de yoga, portez toujours des vêtements de yoga appropriés !