Le niçois Guillaume Néry est sans nul doute l’une des plus grandes fiertés de la France. Figurant parmi les meilleurs apnéistes du monde, il arrive à garder sa respiration pendant à peu près 8 minutes sous l’eau. 4 fois recordman du monde d’apnée en poids constant, il a battu son premier record à l’âge de 20 ans, du jamais vu ! Également, double champion du monde, auteur, réalisateur et aussi scénariste, le sportif a une vie bien remplie. Son dernier ouvrage « À plein souffle » sorti en janvier 2019 nous apprend davantage sur cet homme extraordinaire. Savez-vous qu’il est aussi un fervent adepte de yoga ? Non ? Alors, lisez ce qui suit, cela vous donnera envie de passer encore plus de temps sur votre tapis de yoga. Allez, on fait une petite immersion dans un aspect de la vie de Guillaume Néry.
Tapez « Guillaume Nery » sur Google et vous verrez plein de photos de lui dans des postures de yoga. Vous trouverez cela normal, qu’un apnéiste est forcément un yogi et qu’il y a une corrélation naturelle entre la pratique du yoga et l’apnée. Eh bien, vous ne le croirez pas si on vous disait qu’au début le niçois n’était pas très emballé par cette pratique.
Beaucoup de gens pensent fortement que faire de l’apnée ne va pas sans quelques séances de yoga au préalable, que c’est une sorte d’obligation. C’était un des clichés que Guillaume Néry voulait faire tomber lors de ses débuts dans son club de l’époque à Nice. Et il y arrivait, très fier de clamer haut et fort que c’est un apnéiste qui ne vivait pas une vie de yogi. En ces temps-là, il détenait son premier record du monde en atteignant les -87 mètres à seulement 20 ans.
C’est par la suite qu’il a commencé à s’ouvrir et à s’intéresser à cette discipline. Très vite, il s’est rendu compte que la pratique du yoga n’était pas si mal et qu’il pouvait en retirer bon nombre d’avantages intéressants. Au début, comme tout sportif de haut niveau, c’était pour effectuer des postures intenses. Il était plus tourné vers ce qui est physique et ne s’intéressait pas vraiment aux parties méditatives. C’est plus tard qu’il a découvert que le yoga était bien plus que cela. C’est devenu pour lui, comme l’apnée, un mode de vie.
Dans « Le Grand Bleu » de Luc Besson, on entend bien la réplique culte de Jean Reno à Jacques Mayol de faire « deux heures de yoga avant de plonger ». Beaucoup d’apnéistes pratiquent le yoga avant de faire le grand plongeon. Certains font même du yoga en apnée, comme le célèbre Stig Pryds dans sa vidéo qui a fait le tour d’internet. Guillaume Néry est un de ceux qui pratiquent le pranayama, mais revisité à sa sauce, juste avant de plonger. C’est une façon pour lui de se mettre en bonne condition avant de retrouver les fonds marins et se détacher des lois de la pesanteur, en somme : être libre.
Il faut savoir que cette technique de respiration profonde aide dans la maîtrise du souffle, très importante pour ceux qui font de l’apnée. Associée aux différentes postures, elle constitue un entraînement complet qui soulage le stress et donne au corps une grande souplesse. Ce n’est pas pour rien que des stages apnée-yoga ont le vent en poupe actuellement. La discipline de l’apnée est très exigeante, tant physique que mentale, et ça Néry l’a bien compris. Partir en profondeur expose l’apnéiste à une forte pression de l’eau qui compresse la cage thoracique. Le yoga aide grandement à faire des exercices de souffle afin d’emmagasiner le plus d’air possible dans les poumons avant une plongée.
Plusieurs asanas sont propices pour l’apnée comme le Virabhadrasana, l’Utthita Trikonasana, l’utthita Hasta Padangusthasana ou encore le Nakrasana.
Guillaume Néry a découvert l’apnée par pur hasard en faisant un petit concours avec un ami en rentrant du collège. C’était à celui qui arrivait à retenir sa respiration le plus longtemps, et il a été battu à 1’30 contre 2’09. Touché dans son orgueil et sa fierté, il a commencé à s’entraîner chez lui, dans son lit. Au fur et à mesure de ses entraînements, il arrivait à retenir plus longtemps son souffle, et ça devenait pour lui une obsession. Puis, il a réalisé que cette capacité peut lui servir en explorant la mer plutôt que de rester dans son lit. De là est née la grande aventure jusqu’en 2015 où il a arrêté le monde de la compétition suite à un accident qui a failli lui coûter la vie.
Il aurait pu garder des séquelles psychologiques de cette mésaventure et être dégouté à vie de l’apnée, mais non. Pour lui, l’apnée est bien plus qu’un sport, c’est un art de vivre. Bien qu’il ne cherche plus à établir des records ni à faire des compétitions, il plonge souvent en apnée pour se retrouver. Il explique que sous l’eau, sans respirer, c’est comme si le temps s’arrêtait et qu’il est là, face à lui-même. Plus détendu et plus à l’écoute de ce qui l’entoure, l’apnéiste se doit d’adopter une bonne hygiène de vie. C’est une des raisons pour laquelle il n’a pas mis au placard ses vêtements de yoga et qu’il continue une pratique régulière. Être mieux dans son corps et son quotidien pour être bien à l’aise sous l’eau.
Pour Guillaume Néry, le yoga tient une place importante dans sa vie. Au début, il ne recherchait qu’un renforcement physique, mais actuellement c’est une partie intégrante de son quotidien.
C’est sur l’île de la Réunion qu’il a réellement commencé cette pratique par le Hatha Yoga. Depuis, il n’a cessé d’évoluer, plus important même, le yoga l’a aidé à évoluer. Il raconte qu’il suivait les cours de Christian Pisano à Nice, célèbre pour être un spécialiste de l’Iyengar. Ils lui ont permis de s’ouvrir au milieu thérapeutique du yoga. Mais voulant être plus libre dans ses mouvements et dans ses rapports avec l’environnement, le niçois s’est détaché des accessoires et des matériels pour concevoir sa propre routine de yoga. Il pratique désormais un mélange d’Ashtanga et de Vinyasa. Il avoue n’avoir pas assez approfondi la discipline du yoga et souhaite avoir du temps pour le faire.